Le caillou qui bique



Ce poudingue (sédiment de roches dures) vieux de 370 millions d’années et d’environ 25 mètres d’élévation ressemble assez étrangement à un profil humain et a, depuis toujours, été l’emblème du Haut-Pays et du tourisme dans la région. Pourquoi ce nom bizarre ? D’après G.-A. Hécart (Dictionnaire du patois de Valenciennes), une pièce « bique » lorsqu’elle dépasse celle sur laquelle elle est placée et est comme en équilibre. Situé au cœur des bois d’Angre et de Beaufort, le site attire toujours de très nombreux visiteurs.


La légende

La légende raconte qu’en ce temps-là, Satan est prêt à tout pour s’opposer au dessein de Saint Remacle d’édifier l’abbaye de Stavelot. Le Diable se met donc en route avec, sur l’épaule, un énorme rocher avec lequel il compte bien détruire l’édifice gênant. Son périple passe par la vallée de la Grande Honnelle où il aperçoit un pauvre hère, aux chaussures usagées, chargé d’un grand sac assez encombrant. Le Diable le questionne sur la distance qu’il lui reste à parcourir jusqu’à Stavelot. Ce qu’il ignore c’est que le pauvre homme est un messager de Saint Remacle, voire Saint Remacle lui-même. Ce dernier lui dit venir de Stavelot et fait la description d’un voyage tellement long qu’il a usé un nombre incalculable de chaussures, bottes, souliers et sandales qu’il déverse de son sac. Satan, découragé et dépité, décide alors d’abandonner le rocher au bord de la rivière. Et depuis lors, le Caillou … bique en Haut-Pays !

Une flore et une faune exceptionnelles

L’image du « Caillou-qui-Bique » est souvent associée à la jonquille qui pousse dans ses bois et amène, dès la fin de l’hiver, de très nombreux promeneurs. Nous vous rappelons quelques conseils afin de protéger ce patrimoine : Limitez votre cueillette au contenu de la main et ne prélevez surtout pas de bulbes. Outre un arrêté de la commune de Honnelles (du 26 février 1981) réglementant cette cueillette, ne perdez pas non plus de vue, que, depuis le 12 septembre 2008, un nouveau code forestier est en application et réglemente la circulation dans les bois et forêts (il modifie l’ancien code forestier de 1854 !!! Et est donc forcément mieux adapté à la vie actuelle en forêt). La forêt recèle également d’autres richesses telles la luzule de Forster (Luzula forsteri) que l’on ne trouve nulle part ailleurs en Belgique ou encore l’Euphorbe douce (Euphorbia dulcis), ainsi que de nombreuses variétés d’orchidées (Orchis).

Au hasard de votre promenade vous aurez probablement aussi l’occasion d’observer toute une série d’oiseaux, voire un lièvre ou un chevreuil, tant la faune du Haut-Pays est riche et variée. Un bel outil est d’ailleurs à votre disposition : le Centre Permanent Etude et Education Nature (Centre Provincial «Le Caillou» - Tél. : 065/75.05.31)