Angre

Un sobriquet pour chaque famille

A Angre plus qu’ailleurs, et pour le plus grand plaisir de tous, les sobriquets ont la vie dure et la tradition se perpétue dans toutes les familles du village, même chez les jeunes. C’est ainsi que Cafou, Mouffi, Chouda, Brigot, et bien d’autres organisent la traditionnelle ducasse du village, début juillet. Mais de manière générique, si vous entendez parler de "pouch rompu" (politiquement à gauche) ou de "raplati" (pour les gens de droite), ce sont des restes de vieilles querelles qui opposaient autrefois les sociétés musicales.
La devise des Angrois n’en demeure pas moins unique "rin vu, rin intindu" (Rien vu et rien entendu). Mais Angre c’est aussi le Caillou-qui-Bique.

Val d’Honnelles

Village de vallée, village de la Grande Honnelle, étendu sur 596 hectares, Angre tire son nom du germanique "anger" qui signifie prairie/pré. Son ancienneté est attestée par un camp préhistorique, des vestiges romains et ceux d’une nécropole franque. Plus qu’ailleurs, la rivière y a laissé son empreinte par ses nombreux débordements. Une planche installée sur le mur de l’ancienne brasserie le rappelle à 800 habitants.
Il y a beaucoup à dire de ce village connu pour ses activités économiques jadis florissantes : carrières, brasseries, fabriques de chicorée, sucrerie, produits chimiques, tabac (culture du "palantin"), etc. Si Théodore Bernier puis son fils Charles ont contribué à faire connaître le village certains de nos contemporains ont apporté de précieuses pierres à l’édifice.
Citons les historiens Fernand Martin et les regrettés Paul François, et André Havez, pour l'ensemble de leurs recherches.
Sur la place du village, l’imposante église Saint Martin, déjà citée en 1075 (un des seuls bâtiments classés de Honnelles) dont l’extérieur a été restauré, est malheureusement fermée.
Il n’est donc actuellement plus possible d’y voir ses statuettes anciennes et autres boiseries remarquables. L’agrandissement par adjonction de nefs latérales vers 1725 serait attribué à Claude de Bettignies.
Actuellement, au niveau économique Angre propose quelques commerces : boucherie, pharmacie, salon de coiffure, instituts de beauté, épiceries, ainsi que le très typique café Au Saaz.

Sur le plan associatif, il y a lieu d’attirer l’attention sur la dernière société de balle pelote de l’entité, les deux clubs équestres (Le Centaure et le Cercle équestre du Haut-Pays) et La Concorde qui anime la vie du village avec ses différentes activités théâtrales et son club de pétanque (www.la-concorde.be).

Charles Bernier



Né à Angre le 1er avril 1871, ce fils de Théodore découvre le dessin très jeune et travaille son don à l’Académie des Beaux-arts de Mons ce qui lui permet d’obtenir le Prix de Rome à l’âge de vingt ans. Excellant dans l’art de la gravure, il est unanimement reconnu bien au-delà des limites de notre Haut-Pays. Son amitié avec Emile Verhaeren génèrera plus tard une orientation nouvelle dans l’art du graveur : les portraits et les paysages. Il s’éteint le 9 juillet 1950, à l’âge de 79 ans et repose dans son village natal qui a donné son nom à une des rues principales du village. Une statue est d’ailleurs érigée en sa mémoire au bord de la Grande Honnelle.


La Chapelle Saint Roch à Angre

La chapelle Saint Roch fut édifiée en 1851 à Angre sur la route de Marchipont suite à une épidémie de choléra. Entourée de tilleuls, elle constitue le point de départ idéal pour la découverte de Honnelles. La situation particulièrement élevée (altitude 69,25 m.) de la table d’orientation installée à ses côtés offre un magnifique panorama sur les deux vallées et sur la France. Grâce aux indications inscrites sur les plaques de bronze scellées à la table, on peut découvrir 39 clochers et, depuis peu, les éoliennes du parc de Dour- Quiévrain. Par temps clair, on peut apercevoir les lieux et villages suivants : Jenlain, Sebourg, Wargnies, Eth, Bry (en France), Roisin, Angreau, La Flamengrie (F), Bavay (F), Gussignies (F), le Caillou-qui-Bique, Bellignies (F), Autreppe, Maubeuge (F), Onnezies, Fayt-le-Franc, Erquennes, Athis, Montignies-sur-Roc, Blaugies, Warquignies, Wihéries, Audregnies, Mons, Dour, Hornu, Elouges, Saint-Ghislain, Boussu, Thulin, Baisieux, Hautrage, Hensies, Quiévrain, Crespin (F), Bonsecours, Condé-sur-Escaut (F), Vicq (F), Quarouble (F), Marchipont, Rombies (F), Valenciennes (F), Estreux (F), Curgies (F) et, bien sûr, Angre, village auquel la chapelle fait face protégeant le Val d’Honnelle, comme l’appelait régulièrement l’historien local André Havez dans ses nombreux travaux. Ce merveilleux endroit est le seul de tout le plateau hennuyer qui permet à l’œil de parcourir ainsi 315 km2

La Grande Honnelle et la Petite Honnelle

Prenant sa source à La Longueville, en France (ou il s’appelle l’Hogneau), le cours d’eau arrose ensuite Taisnières-sur-Hon, Hon-Hergies, Bellignies, Gussignies, avant de devenir la Grande Honnelle à son entrée en Belgique, à Autreppe. Il continue ensuite son cours par Roisin, Angreau, Angre puis Baisieux, Quiévrain, Crespin (F), Thivencelles (F), avant de se jeter dans l’Escaut près de Condé (F). Longueur: un peu plus de 35 km dont 12 km en Belgique. La Petite Honnelle prend également sa source en France (à Hon-Hergies) à quelques centaines de mètres de la frontière et de son entrée en territoire belge par Erquennes. Elle déroule ensuite ses 17,9 km par Fayt-le-Franc, Montignies-sur-Roc, Audregnies et Baisieux avant de se jeter dans la Grande Honnelle à Quiévrain.